POEME FUNERAIRE

A Guillaume Apollinaire.

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L'oiseau de luxe a changé d'étoile
Appareillez sons la tempête des larmes
Votre cercueil à voile
Où s'éloigne l'instrument du charme

Dans les végétations des souvenirs
Les heures autour de nous font les voyages

Il va vite
           Il va vite poussé par les soupirs
La mer est chargée de naufrages
Et j'ai drapé la mer pour son passage

C'est ainsi le voyage primordial et sans billet
Le voyage instructif et secret
Dans les couloirs du vent

Les nuages s'écartent afin qu'il puisse passer
Et les étoiles s'allument pour montrer le chemin

Que cherches-tu dans les poches de ta veste
As-tu perdu la clef

Au milieu de ce bourdonnement céleste
Tu rencontres partout tes heures vieillies

Le vent est noir et il y a des stalactites dans ma voix
Dis moi Guillaume
As-tu perdu la clef de l'infini

Une étoile impatiente allait dire qu'elle a froid

La pluie aiguisée commence à coudre la nuit

 

De Autonmne régulier, 1925